On associe l’Eglise aux figures masculines du prêtre, de l’évêque, du pape. Pourtant, les femmes y sont très nombreuses à y oeuvrer au service des autres mais aussi à y travailler comme laïque à des postes que des hommes pourraient remplir. Marie Viloin dresse un panorama de cette évolution à partir de quelques exemples de femmes qui travaillent au Vatican, interrogeant ainsi subtilement la question de la figure féminine de l’Eglise.

Des femmes ont travaillé  à la Fabrique Saint-Pierre. Leur nombre est significatif. Au 16e siècle, ce sont des veuves qui conduisent des charrettes et aux 17e et 18e siècles, elles sont chefs d’entreprise. Elles disparaissent de la Fabrique au milieu du 19e, y réapparaissent au milieu du 20e siècle grâce à la volonté de Paul VI et les papes qui lui ont succédé ont poursuivi la valorisation du génie féminin. C’est à Francesca Bresciani, tailleuse de lapis lazzuli qu’on a confié la décoration, dans un très pur lapis lazzuli, du tabernacle du Très-Saint-Sacrement de la chapelle vaticane homonyme, une des dernières œuvres de Gian Lorenzo Bernini.

La fondatrice du journal Donne Chiesa Mondo (Femmes Eglise monde) supplément mensuel de l’Osservatore Romano, Lucetta Scaraffia va recevoir l’insigne d’officier de la Légion d’honneur pour mérite culturel. Lettres, reportages donnent à lire, depuis Rome, des histoires de femmes laïques ou religieuses du monde entier. “Un monde sans femmes est un monde stérile” a dit le pape François. Donc l’Eglise est stérile si elle ne donne pas la parole aux femmes. Elles tiennent l’Eglise debout par leurs différentes oeuvres et par leur réflexion dessinent un futur de l’Eglise différent de celui que les prêtres imaginent.

Lorella Congiunti est la vice-recteur de l’Université Pontificale Urbania, signe d’un changement dans l’Eglise, en grande partie grâce à la volonté des derniers pontifes. Elle enseigne la philosophie de la nature où elle insiste sur le rôle de la maternité chez les femmes mêmes chez celles qui n’ont pas d’enfants. Elle remercie son mari qui n’a pas remis en cause que sa réussite professionnelle ait la même valeur que la sienne.

Au Service téléphonique du Vatican, des religieuses prennent les appels.

Mariella Enoc rêvait de missions en Afrique. Elle a fini par accepter le rôle de présidente de l’hôpital pédiatrique Enfant-Jésus du Vatican qu’on lui proposait. C’est l’amour des enfants malades qui remplit sa vie. Le pape François lui a aussi confié l’hôpital des enfants à Bangui en République centrafricaine.

“L’Eglise, on ne l’organise pas, on l’a met au monde chaque jour. Et l’engendrement est un acte typiquement féminin et donc l’Eglise a vraiment en soi la maternité. Voilà pourquoi je crois que le pape dit que l’Eglise est femme…” Mariella Enoc.

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