Le tableau La Vierge, l’Enfant Jésus et sainte Anne dite La Sainte Anne de Léonard de Vinci (1452-1519) est une peinture à huile sur un panneau de peuplier, qu’il aurait débuté en 1501 et a laissé inachevé à sa mort. En 2011, le tableau vieux de cinq siècles, va entrer en soins intensifs après trois ans de préparatifs. En 2008, le tableau est “malade” et les visiteurs du Louvre ne perçoivent plus son intérêt, perturbés par des tâches qui sont des “repeints”, touches de peinture appliquées par les restaurateurs pour masquer les défauts de la toile au cours des siècles.
Au Laboratoire des musées de France, le tableau va être scruté en profondeur par l’imagerie scientifique. Une commission de spécialistes internationaux, inquiète de voir le tableau dénaturé après sa restauration bien que la jugeant nécessaire, se dispute sur la question du vernis qu’il faut amincir. Mais de combien ? Armée de gel et coton-tige, la restauratrice Cinzia Pasquali travaille par petites touches progressives au nettoyage du vernis, révélant le travail de Vinci sur les transparences. C’est en dernier que le visage de la sainte Anne sera allégé de son vernis, après avoir combattu les craintes de détruire le “sfumato” si spécifique à l’art de Vinci. Petit à petit, les ombres et lumières ressortent, redonnant vie aux modelés et profondeur aux paysages et l’amincissement des vernis met aussi au jour le genèse et l’évolution de l’oeuvre que Léonard de Vinci a modifié pendant une vingtaine d’années.
Après presque trois ans de travail, restitué tout au long d’une passionnante enquête scientifique et artistique autour des enjeux, choix et étapes de restauration, nous redécouvrons la beauté du tableau. Son sens, faussé par les couches de vernis et les tâches, se dévoile à nouveau, met à jour le projet pictural de Vinci et en donne de nouvelles clés de compréhension.
Une production : CFRT/ Arte France/ Nord-Ouest Documentaire/ Musée du Louvre

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