Véronique Margron, religieuse dominicaine, est docteur en théologie catholique, théologienne moraliste. Prieure provinciale de France depuis 2013, elle est aussi présidente de la Conférence des religieuses et religieux de France (CORREF) depuis 2016. Une responsabilité qui l’a amenée à s’engager plus encore dans la lutte contre la pédocriminalité dans l’Eglise catholique et la reconnaissance des personnes victimes. Son livre Un moment de vérité (ed. Albin Michel, 2019) expose les causes et les dérives que révèle le séisme des abus sexuels dans et pour l'Église.
Voici la conférence qu'elle a donnée le 7 octobre 2021 dans le cadre du Pèlerinage du Rosaire, deux jours après la publication du rapport de la Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Eglise (CIASE).
C'est par la lecture de deux témoignages tirés du recueil "De victimes à témoins" que Véronique Margron ouvre la conférence. Les terribles chiffres sont là : 216 000 victimes. C'est pour "faire un peu de lumière sur les enfers" qu'elle a oeuvré à la constitution de la Commission Sauvé, du nom de son président. Véronique Margron rappelle la méthode d'investigation qu'il a mis en place : des experts sélectionnés pour leurs compétences professionnelles hors de l'institution religieuse, et "l'écoute des victimes devenues des experts douloureux à partir du mal qu'elles ont subi."
Après avoir évoqué la "trahison de la foi" et "l'emprise de la charité" au coeur de ces tragédies, Véronique Margron termine sur les 45 recommandations présentées par la CIASE autour de la formation, de la prévention, du suivi des prêtres et religieux, de la gouvernance de l'Eglise, du droit canonique défaillant au niveau pénal, de la justice restauratrice qui met la victime au centre. En conclusion, elle lit un extrait du témoignage de Patrick C. Goujon Prière de ne pas abuser (ed. Seuil, oct. 2021). Prêtre jésuite, il relate s'être souvenu brutalement d'avoir été abusé dans son enfance.

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