L'historienne Régine Pernoud évoque sa rencontre avec des femmes remarquables du Moyen Âge. Par le récit de leurs vies, l'historienne dévoile leur influence sur la culture européenne.
L'histoire se construit dans les archives, témoins du passé. La place de la femme dans la société correspond à celle qu'elle a eu dans l'Eglise et curieusement, Régine Pernoud, qui a étudié la bourgeoisie au Moyen Âge et l'époque moderne, remarque que plus la bourgeoisie se développe et plus le rôle de la femme diminue. C'est en constatant cette logique qu'elle décida d'étudier la femme au Moyen Âge. Aprés avoir réhabilité le Moyen Age, Régine Pernoud fera de même pour le rôle de la femme dans l'Eglise d'hier.

Dans la cathédrale de Metz, Régine Pernoud nous parle de Hildegarde de Bingen. Abesse du couvent de Sisibodenberg en 1136 (abbaye double), elle se mit à dicter à son secrétaire (le moine Volmar) le témoignage de ses visions où elle "révèle, comme une sorte de roman cosmique, une correspondance entre l'homme et l'univers. Musicienne hors pair, elle nous laisse une oeuvre composée de 70 symphonies auxquelles nos "éditeurs d'aujourd'hui" trouvent encore un intérêt commercial. Cette grande "intellectuelle" conseilla les plus grands de son temps (Bernard de Clairvaux, Frédéric Barberousse, Henri Plantagenêt). Chose plus extraordinaire encore et tout à fait étonnante, même pour notre temps, Hildegarde a été appelée par les autorités ecclésiastiques à prêcher en public, et pas dans les chapelles, pas à l'ombre des cloîtres, mais dans des cathédrales : à Cologne, à Trèves, à Metz, c'est là un phénomène unique dans l'Occident !

Après une incursion à Vence dans la chapelle décorée par le peintre Matisse où Régine Pernoud réfléchit à la place de la femme dans l'Eglise, elle nous parle d'une autre figure féminine du 14ème siècle : sainte Catherine de Sienne. Née en 1347 d'une famille d'artisans illettrés, Catherine, qui sera (avec Thérèse d'Avila) la seule femme à être Docteur de l'Eglise, reçoit une vision du Christ revêtu des ornements pontificaux. Encore une vision d'une femme qui modifia l'histoire. Dès lors elle n'aura cesse de lutter pour la paix entre les villes italiennes dans le but secret de ramener à Rome le successeur de Saint Pierre. Dès lors, elle entre à Avignon et convainc un GREGOIRE XI encore indécis • Il la récompensera en lui accordant, une fois à Rome, des privilèges étonnants. Elle mourra en 1380 à l'âge du Christ. 

Enfin, au Pays Basque, Régine Pernoud et une petite fille évoquent Aliénor d'Aquitaine qui a transmis à sa petite fille Blanche de Castille les enseignements utiles pour gouverner. Femmes de pouvoir, elles n'ont pas rénoncé à être être mères et femmes.

En conclusion, Régine Pernoud appelle de ses voeux le retour du rôle des femme dans la société où elles pourraient apporter leurs valeurs propres.

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