En 1838, une loi instaure les asiles et hôpitaux psychiatriques. La France fut un des premiers pays à les créer, elle est aujourd’hui un des derniers à les fermer. Jean et Marie-Noëlle BESANCON ont fondé il y a 11 ans l’association « les Invités au Festin » qui accueille des personnes souffrant de troubles de la personnalité, comme la schizophrénie. Marie-Noëlle a découvert lors de son internat la vie à l’hôpital et a décidé de créer un lieu de vie, d’accueil et de travail pour ces personnes sinon condamnées à l’hôpital psychiatrique ou à la rue. La « psychiatrie citoyenne » aide les personnes en difficulté psychiques et sociales à retrouver leurs droits. 800 maisons relais existent. Le couple, des divorcés remariés rejetés par l’église a ouvert un lieu dans un ancien couvent de Capucins, la maison des sources.

Annette vit depuis 5 ans dans la maison des « Invités au Festin ». Incapable de structurer sainement son quotidien, elle a besoin d’être entourée. Elle aime dépenser l’argent, c’est pourquoi elle est sous curatelle. Mais peu à peu elle gagne en autonomie.

Sébastien, qui a souffert de dépression et de troubles alimentaires, a subi du harcèlement et perdu confiance et autonomie. Il reprend un travail progressivement en assurant 2 heures par semaine la buvette. C’est un des ateliers de réinsertion de l’association afin de responsabiliser la personne et lui permettre de retrouver confiance.

Les « invités au Festin » ont accueilli en 11 ans 50 personnes. 20 personnes ont réussi à revivre seules en appartement, mais seules 5 ont réussi à retravailler. Après 3 années reclus chez lui, François a vécu 4 ans chez les « Invités au Festin » où il a réappris à vivre avec autrui et retrouver l’envie de travailler. Devenu comptable de l’association, il a instauré des rituels qui l’obligent à rester chez lui le soir. La peur de se retrouver face à soi-même est encore latente. L’association a créé 8 emplois à temps partiel.

La maison des sources est un lieu de vie, non un lieu de soins. Toutefois, une psychiatre tient une réunion avec les salariés de l’association une fois par semaine pour les aider dans leur prise en charge. Pascale rappelle les carences en France de la prise en charge des malades psychiatriques : manque de soignants, de places en hôpital, présence de malades dans les prisons, dans la rue…ces lieux de vie sont ouverts et donc bénéfiques. La maison des sources fait aussi accueil de jour pour d’autres malades, encadrés par des bénévoles. Le but n’est pas forcément de les réintégrer, mais qu’ils souffrent moins et soient heureux.

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