Texte intégral :

Malgré sa présence quotidienne, on a du mal à s’y habituer. Mais que veut dire l’Eglise quand elle parle de l’aumône ?

Faire la charité ou faire l’aumône, est progressivement devenu un geste facultatif, occasionnel, quand il n’est pas purement symbolique au sens où qu’il ne coûte rien aux bienfaiteurs par rapport à leurs ressources.

Ces déformations n’ont plus grand chose à voir avec l’Evangile qui dénonce avec force l’idolâtrie de l’argent. L’engagement du croyant et la sincérité d’un coeur généreux se manifestent dans la conscience qu’ont les baptisés de leur devoir de générosité envers leurs frères et envers l’Eglise.

Les grandes traditions religieuses donnent à l’aumône une portée qui dépasse le simple geste de bienfaisance. Le Nouveau Testament l’associe au jeûne et à la prière, en lien direct avec la Bonne Nouvelle (Matthieu 6, 1-18). La Loi mosaïque prescrivait déjà ce que le fidèle doit donner, par souci de justice envers les plus pauvres et pour l’entretien du temple et des prêtres. Ceux qui le peuvent doivent partager avec générosité : c’est l’une des manières d’imiter la bonté de Dieu.

Déjà dans l’Ancien testament, la loi de Moïse prescrivait ce que le fidèle doit donner par souci de justice envers les plus pauvres et pour l’entretien du temple et des prêtres.

Au début de sa vie publique, dans le Sermon sur la montagne, un des premiers enseignements du Christ porte sur le jeûne, la prière et l’aumône. Plus loin, Jésus interpelle ses disciples sur la signification de ce geste. “Quand tu fais l’aumône, ne fais pas sonner la trompette devant toi. Quand tu fais l’aumône, que ta main droite ignore ce que fait ta main gauche.” (Mt 6,2-3).

Jésus donne un sens nouveau à cette notion en y apportant une dimension plus intime. Pour le suivre, l’une des conditions est le détachement des richesses qu’on ne saurait mieux pratiquer qu’en les partageant. Tout ce qui n’est pas donné est perdu. Au terme, le Christ nous jugera sur notre attention efficace aux besoins des plus malheureux auxquels il s’identifie. “Chaque fois que  vous l’avez faut à l’un de ces plus petits de mes frères, c’est à moi que vous l’avez fait.” (Mt 25, 40). On le voit clairement, l’aumône a un lien direct avec l’authenticité de la foi et avec l’exercice concret de la charité.

En retrouver l’esprit et la pratique est l’une des conditions de la crédibilité du christianisme dans un monde dominé par l’argent.

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