Texte intégral :

L’art de l’icône naît de la Bible en ce sens que la Bible nous présente les êtres tels qu’ils sont vus par Dieu. Quand Dieu regarde ses amis, ceux-ci apparaissent dans une lumière, dans une stature, qui ne sont pas immédiatement perceptibles. Cela ne signifie pas qu’ils seraient soudain immatériels, impalpables. Non : c’est bien dans le concret de leur chair que leur vérité se donne à contempler, mais il faut que le regard soit éduqué, affiné.

Quand le jeune David, le fils de Jessé, un petit berger jusqu’alors inconnu, s’apprête à recevoir l’onction royale, on nous dit ceci : « Il était roux, avec de beaux yeux et une belle apparence ». Et aussitôt le Seigneur dit à son prophète, Samuel, de verser sur lui l’huile sainte.

Quelque temps plus tard, quand David est volontaire pour combattre Goliath, le guerrier philistin qui menace Israël, on nous présente à nouveau David dans les mêmes termes. David s’avance vers Goliath : « il était roux avec une belle apparence ». Mais quelle est la réaction de Goliath ? Goliath le méprise et annonce à David qu’il donnera sa chair en nourriture aux bêtes.

Deux apparitions de David, évoquées dans les mêmes termes : c’est le même homme ! Et pourtant des réactions contrastées : pour Dieu, c’est un roi qu’il manifeste dans sa beauté d’homme appelé au service du Seigneur ; pour Goliath, ce n’est qu’un gamin qu’il va ratiboiser en un clin d’œil. D’un côté, David vu en icône dans le regard de Dieu ; de l’autre, rien à voir sinon un corps promis à une mort imminente.

Le Christ en sa passion et en sa mort, on peut le voir comme un corps châtié, juste bon pour le tombeau. Mais on peut aussi le contempler comme une icône : celle d’une chair habitée par la vie rayonnante de Dieu.

Une production : CFRT/ France Télévisions

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